Un spectacle du feu de Dieu !

Le 25/11/2009 à 12:26 dans Photos - Spectacles

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Samedi dernier, Satan était parmi nous, et, disons-le honnêtement, personne n’avait envie de l’exorciser ! Le Prêtre de l’Apocalypse, qui travailla autrefois pour l’ordre des Médecins, avant de rentrer dans les Ordres, sous le nom du Doc, et se présente parfois sous le nom d’emprunt bêtement humain d’Eric Lalloue, a organisé pour la deuxième fois un grand rendez-vous démoniaque : le spectacle « Gothique, gore et Cie ».

Le concept est simple et réaliste : le Prêtre de l’Apocalypse, en 2069, après l’extermination quasi-totale de l’humanité (causes : cf le film de Nicolas Hulot) cherche parmi les jouteurs des 2 équipes présentes (Dijon et Nancy) un disciple pour reconquérir la planète, les âmes des morts, celles des vivants, enfin bref, tout ce qu’ils pourront ramasser, de vraies poubelles, ces deux-là. Tout cela dans un décor absolument féerique (tombes, croix, cercueil, cierges, fumées méphitiques, éclairs infernaux…) dont je tiens à souligner la perfection (si. C’est le mot) Les jouteurs vont donc rivaliser d’ingéniosité et d’obséquiosité pour plaire au Maître, et éviter d’être refoulé, c’est-à-dire obligé de boulotter les entrailles d’un monstre tchernobylien encore tout frétillant de vie.

Eh bien il faut croire que les jouteurs présents ce soir-là n’étaient pas de gros mangeurs, car on a rarement vu des équipes aussi motivées ! Quel plaisir de les voir se ruer sur la scène, sans jamais un instant d’hésitation, avec un plaisir de jouer (de sauver sa peau ?) communicatif, et une solide cohésion entre eux tous !

Ils étaient tellement heureux (pauvres naïfs !) et nous aussi, que je soulignerai à peine le fait qu’il y a eu pas mal de cabotinage, et même, m’a-t-il semblé, une reprise d’un minuscule fragment d’un sketch d’un humoriste célèbre. Bon, comme ce n’était pas un match classique, et que les jouteurs étaient surexcités, voire envoûtés, voire possédés, ils sont pardonnés.

Ce n’était pas un match, mais le Père Lalloue, dans son infinie bonté, a conservé le système classique des catégories, thèmes et temps impartis pour ne pas trop destabiliser ses victimes.

On a donc assisté à une première partie endiablée, avec, notamment, de très belles performances et réparties d’Eddie, Stéphane et Hélène chez les dijonnais, et la présence toujours pertinente de la ravissante Audrey qui ferait une goule de 1^er choix (une sorcière séductrice, quoi).

La deuxième partie a démarré sous les meilleurs auspices, quoique la fatigue des jouteurs ait commencé à se faire sentir (surtout celle des maudits mangeurs d’entrailles, dont l’appareil digestif commençait à être sérieusement corrodé) ; il est peut-être un peu dommage d’avoir terminé par une fusillade et une « spéciale faits divers », qui demandent beaucoup de présence d’esprit à des jouteurs éreintés par l’Esprit présent pendant tout le spectacle, car ce sont les seuls moments où l’on a perçu une baisse de rythme.

Saluons maintenant Pépère, dit Arnaud, d’ID, qui a reçu des noires mains de la Mort la plaque funéraire le sacrant disciple 2009 pour tous ses mérites (notamment la construction)

L’apogée du spectacle a été un morceau de bravoure grandiose, et là, je mets un genou à terre, sans m’emmêler les sabots dans ma queue fourchue, pour tirer mon chapeau à Monseigneur Lalloue (oui, du coup il a pris du galon, le gars) Un sommet de cynisme, mes amis ! La grande classe ! Je résume : notre bon pasteur nous invite à chanter « Joyeux Anniversaire Greg » en l’honneur de l’un de ses amis qui a ce jour-là 29 ans. Nous tous, bande d’andouilles, on s’en donne à cœur joie et à pleins poumons, puis l’Archevêque annonce que son ami est dans la coulisse et va venir sur scène pour nous remercier. Et là, arrive, tout rigolard, un petit garçon enfermé dans un sac poubelle percé de 3 trous : 2 pour les jambes, un pour le visage… et noué par un fil maintenant une énorme étiquette : « Petit Grégory ». Silence dans la salle !!! Murmures (« blasphème, hérésie, châtiment… ») exclamations étouffées… C’était trop tard ! Et l’Infernal Lalloue de nous enfoncer dans les abîmes de la honte, en nous demandant avec une jouissance et une agressivité victorieuses comment on se sentait, maintenant que l’on réalisait ce qu’on avait fait, en bons couillons dociles (je cite approximativement). Un miracle d’ignominie ! J’en ai encore la bave aux lèvres !

Bref, un spectacle qui a visiblement procuré beaucoup de plaisir aux jouteurs, et indéniablement à l’ensemble des spectateurs. Une petite remarque : peut-être la Mort pourrait-elle avoir un rôle plus actif ? Je dis ça en toute ingénuité, bien sûr, sans songer aux conséquences, mais c’est un beau perso (chacun ses goûts) qui pourrait être plus exploité (pas en ce qui me concerne, hein !)

Terminons donc par un superbe « Alleluia ! ». Pour les ronchons (je pense notamment à un certain @nonyme…) , je sais, ça veut dire « Gloire à Dieu ! ». Mais comme je ne me souviens pas qu’à l’école les profs m’aient appris à chanter « Gloire à Lucifer » (ou alors c’étaient des profs très particuliers), je redis bien fort en l’honneur de ce spectacle (et de son concepteur et animateur, des jouteurs, du staff, etc… de tout la secte, quoi) : Alleluia !!!

Eh oui, vous les attendiez, vous les rêviez, elles sont la, les photos du gothique ! Juste le temps de les déterrer et les mettre en ligne pour que vous puissiez (re)découvrir cette recontre avec Dijon !