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Compte rendu du match ImproDisiaque VS Le POIL

Le 10/02/2013 à 14:50 dans Spectacles

Une soirée sous le signe du poil.

 

“Ces deux équipes étaient faites pour se rencontrer” déclara le maître de cérémonie à la fin de la très émouvante et étonnante cérémonie des hymnes. Impossible de ne pas avoir la musique des Village People en tête avant que les improvisations ne commencent. Pour la première fois dans l’histoire de l’impro, les deux équipes qui se rencontraient se présentèrent au public sur l’exacte même mélodie. Sur le très célèbre “YMCA”, il n’y avait qu’à transformer “P-O-I-L” en “Im-pro-disiaque” et le tour était joué ; situation cocasse qui étonna autant le public que les jouteurs.

Un spectacle qui promettait de ne pas être rasoir.


Le PÔle d’Improvisation du Luxembourg rencontrait Improdisiaque en cette soirée du 2 février à Nancy ; match international, joué encore une fois à guichet fermé. Le public, enthousiaste et trépignant d’impatience, fut (sur)chauffé par les soins du M.C. revenu du pays basque spécialement pour l’occasion. Ramuntxo Schmertz (alias Francis), toison pectorale apparente pour rester dans le thème de la soirée, amena le public à maîtriser le tonnerre d’applaudissements et la holà multi-directionnelle en quelques minutes.

Impossible de ne pas remarquer que l’énergie du public se retrouvait chez les jouteurs des deux équipes lors de leur entrée. Alors que les Français (Jess, Steff, Christophe, Charlotte et Laurent) se donnaient du courage en se tapant mutuellement dans les mains, de l’autre côté de la scène (Odile, Alex, Laurent, Giovanni et Léo), on se “tapait” dans les coudes.
Oui. Les matchs internationaux, c’est aussi ça : la possibilité d’apprécier les différences culturelles. Il faut néanmoins être pourvu d’une grande ouverture d’esprit et d’une curiosité sans limites pour les pratiques des contrées lointaines.

Le trio arbitral lui, fit forte impression dès son arrivée : tenues en cuir, lunettes de soleil, pistolets à la ceinture, rouge à lèvre et épilation parfaite. Le public osa à peine répondre aux questions de l’intimidante Olga (Audrey, alias bichette), secondée pour l’occasion par Marielle et Fanny.

Pouvaient alors commencer deux séries de 45 minutes d’improvisation. Des comparées et des “mictes”, catégories libres, black-out, sans limite d’espace, mitraillade, dégressive, Molière et Tarantino, l’arbitre avait diversifié ses choix pour le plus grand bonheur du public.
C’était drôle, parfois émouvant, plein d’énergie et de volonté et riche d’enseignements : on apprend, au cours d’une impro qui vire à la boucherie, que dans le Grand Duché, on dit râler “à la française”. Quand même.
Quelques répliques resteront cultes. “Oh, c’est pas grave, nous avons Thor !” s’exclamait le petit Ikea alors que les pirates s’approchaient et que la tempête (Cristaline®) s’abattait sur eux.
Nous passons deux fois à côté du bisou, mais finalement, c’est grâce au théâtre de Molière qu’un retentissant “Embrassez le barbu !” conduira la (prétendue) chaste Philaminte à embrasser le palefrenier Philéas, au grand dam de Léandre venu dans l’intention d’épouser la riche héritière. Surtout riche d’un Treponema Pallidum. Quelle époque.
Impros intéressantes et surtout peu communes avec la “sans limites” où les jouteurs avaient accès à toute la salle, et avec la “black out”, où seules quatre lampes torches permettaient aux impromédiens de voir quelque chose sur scène.
Nombreuses étaient les autres improvisations (meurtres venant à peine troubler l’ode au côte-de-blaye dans la “Tarantino”, discours de physique quantique de la dégressive, expression corporelle de l’impro masquée...), mais une catégorie inspira particulièrement nos jouteurs.
Le jeune, barbu (heureux hasard ?) et courageux Godefroy fut désigné dans le public pour choisir et tenir une position sur scène, permettant ainsi aux improvisateurs de s’en inspirer pour de courtes interventions. La position adoptée fut sage et pieuse. Les impros le furent beaucoup moins. C’est terrible ce qu’on peut faire avec une personne en prière. Et ce qu’on peut lui dire.
“Punk is not dead.”
“Docteur... pour une grippe... le toucher rectal, est-ce vraiment nécessaire ?”
“Avant de partir en croisade Godefroy... Finis ton bouillon.”

Bref, humour, réactivité, spontanéité... “Vous êtes venus pour vous poiler” scandaient les Luxembourgeois durant leur hymne. Mission accomplie.

Score final de 9 pour le POIL à 11 pour ID. Mais après tout, qu’importe le résultat ! Jouteurs et spectateurs se retrouvèrent au Clou du Spectacle pour finir la soirée en beauté.

 

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